Originaire des Hautes-Pyrénées, Guillaume Tiphène, athlète Tā Energy depuis le début de l'année 2025, est un coureur polyvalent qui s'est fait connaitre grâce de nombreux succès sur route et en montagne. Il a notamment remporté le Trail Saint-Jacques by UTMB en 2024 sur 80 km, puis a enchaîné avec une septième place sur le Nice Côte d’Azur by UTMB la même année.
Déjà vainqueur du Marathon de Biarritz en 2024 avec un chrono record de 2h28’57’’, Guillaume a réédité l’exploit en 2025 en franchissant la ligne d’arrivée, mais cette fois-ci main dans la main avec son ami Xavier Martinez. Les deux athlètes ont terminé la course en 2h34’46’’ sur un parcours très exigeant de 480 mètres de dénivelé positif.
À peine cinq jours plus tard, Guillaume a enchaîné avec le Trail des Pastourelles 2025 en remportant la première place, s’imposant sur les 60 km du Grand Cirque avec un chrono impressionnant de 5h31’43’’, soit trente minutes avant le second finisher.
Ce palmarès impressionnant, construit entre bitume et sentiers, témoigne de la régularité et de la détermination de Guillaume Tiphène, qui s’impose désormais comme une l'une des référence pour tous les passionnés de course à pied.
Nous sommes allés à la rencontre de Guillaume, qui nous partage son expérience sur sa seconde victoire au Marathon de Biarritz et sur cette incroyable série de performances.
Salut Guillaume ! Peux-tu nous parler un peu de toi et de ta discipline ?
Bonjour à tous, je m'appelle Guillaume Tiphène, j'ai 30 ans et je suis originaire des Pyrénées. Je cours sous les couleurs de la marque Brooks et j'ai rejoint cette année la Team Tā Energy !
Sur le plan professionnel, je suis médecin du sport et j'interviens auprès de l'équipe de France de rugby. C'est un métier passionnant qui me permet d'associer mes connaissances médicales et mon amour du sport.
Côté pratique sportive, ma passion, c'est la course à pied, et plus particulièrement le trail en montagne. Je m'épanouis vraiment dans cet environnement, où la nature et le défi physique se rencontrent. J'ai une nette préférence pour les formats longs, proches de l'ultra, comme les 100 kilomètres, vers lesquels je m'oriente de plus en plus.
Pourquoi avoir refait ce marathon de Biarritz ?
Il y a deux raisons principales qui m'ont poussé à revenir sur ce marathon.
La première, c'est l'attachement que j'ai pour le Pays basque.
J'y ai énormément de souvenirs, beaucoup d'amis, et j'avais déjà eu la chance de réussir cette course auparavant. Il y a donc un vrai côté sentimental : revenir ici, c'est replonger dans de très bons souvenirs et revivre des moments forts qui me tiennent à cœur.
La deuxième raison, c'est la dimension partenariale.
Un de mes partenaires, Compex, était présent lors de l'événement et leur siège est basé au Pays basque. Pour moi, il était important de maintenir et d'entretenir cette relation, de les revoir sur place et de partager ce moment avec eux.
Est-ce que cette course était intégrée au planning de ta saison 2025?
La saison de trail a déjà bien commencé pour moi. Le marathon de Biarritz était surtout l'occasion de faire une sortie longue à une allure soutenue, sans préparation dédiée.J'ai couru aux côtés d'un de mes meilleurs amis, et notre objectif principal était de rester ensemble, de nous entraider tout au long du parcours et de franchir la ligne d'arrivée côte à côte.
Je l'ai considéré comme une course de préparation, qui me permettait à la fois de faire un entraînement long et de me confronter à la fatigue, avant d'enchaîner avec d'autres compétitions plus ciblées.
As-tu ressenti un moment décisif lors du marathon ? Peux-tu nous en parler ?
Étonnamment, plus la course avançait, mieux je me sentais ! Le départ a été donné à 7h du matin, donc avec un réveil à 4h, je pense qu'il est normal de ne pas être au top de sa forme lors de la première partie de la course.
La particularité de ce marathon, c’est son profil avec près de 480 mètres de dénivelé positif. Pour donner une idée, sur un marathon traditionnel, on est généralement en dessous de 100 mètres de dénivelé. Ici, à Biarritz, il faut vraiment savoir adapter son allure, car maintenir un rythme régulier n’est pas évident avec toutes ces montées et descentes.
Il faut accepter d’être un peu frustré, de ne pas avoir une vitesse parfaitement constante, mais c’est justement ce qui rend ce marathon si intéressant et unique. C’est une épreuve à part, qui demande de la gestion et de l’adaptation tout au long du parcours.
Comment t’es-tu préparé spécifiquement pour ce marathon exigeant, avec ses 480 mètres de dénivelé positif ?
Pour être honnête, je n’ai pas préparé ce marathon de façon spécifique. Je l’ai vraiment intégré à ma préparation habituelle, sans plan d’entraînement particulier pour cette course. Durant les deux ou trois dernières semaines, j’ai simplement ajouté deux séances sur terrain plat, histoire de changer un peu de mes sorties en montagne.
C’est vrai que j’ai eu une petite appréhension à l’approche de la course, en me demandant si ce manque de préparation ciblée allait se faire ressentir. Mais finalement, tout s’est très bien passé ! Je pense que ma base d’entraînement en trail m’a permis d’aborder sereinement le dénivelé et les spécificités du parcours.
Quelle a été ta stratégie de course sur un parcours aussi vallonné ? Est-ce que tes aptitudes en trail t’ont apporté un avantage lors de cette course ?
Oui, c’est indéniable. Sur un marathon comme celui-ci, avec une succession de montées et de descentes, les traileurs ont clairement un avantage par rapport aux autres coureurs. Musculairement, nous sommes mieux préparés à encaisser les variations de rythme et les contraintes liées au dénivelé.
Ma stratégie a été d’aborder chaque montée avec gestion, sans me mettre dans le rouge, et de relancer dans les descentes, un peu comme en trail. Cette expérience en montagne m’a permis de mieux gérer l’effort et de rester solide tout au long du parcours.
En revanche, pour quelqu’un qui ne fait que de la montagne, cela peut rester compliqué, car les allures sur route sont quand même assez soutenues. Mais il est certain que l’habitude de courir en terrain vallonné aide vraiment à mieux encaisser, musculairement, les exigences de ce type de marathon.
Comment prépare-t-on un marathon quand on vise la première place ?
Quand on vise la victoire sur un marathon, la stratégie n’est pas forcément axée sur le chrono. Aujourd’hui, gagner un marathon devient de plus en plus difficile, surtout lors des grandes courses où le niveau est très relevé. Sur ces événements, si je ne me place pas sur le podium, ce n’est pas grave. La vraie compétition, c’est souvent contre moi-même et contre ma montre, avec pour objectif de maintenir mon propre rythme.
Mais, sur ce marathon de Biarritz, mon objectif était vraiment de gagner, car je savais que j’en étais capable. Cela demande d’avoir une vision globale de la course, de bien connaître le parcours et, surtout, d’être capable d’adapter sa stratégie en fonction des autres concurrents. Il faut savoir observer, anticiper les attaques, gérer les moments clés et parfois changer de plan en temps réel.
En résumé, viser la première place, c’est être prêt à sortir de sa zone de confort, à rester attentif à tout ce qui se passe autour de soi et à ajuster sa course pour saisir la moindre opportunité.
Comment les produits Ta Energy t’ont-ils accompagné dans ta préparation et pendant la course ?
J’ai toujours commencé par tester les produits Ta Energy lors de mes sorties d’entraînement. Il est indispensable de se familiariser avec la gamme avant une compétition. Cela me permet de bien connaître leurs effets sur mon organisme et d’éviter les mauvaises surprises le jour J.
Après les grosses séances, surtout quand je sens que j’ai beaucoup transpiré, les électrolytes Ta Energy sont devenus un réflexe. J’en ai toujours dans mon bidon, cela m’aide vraiment à bien me réhydrater et à compenser les pertes en minéraux.
De plus, les produits post-training sont également des incontournables pour moi. Ils m’aident à optimiser ma récupération en apportant à mon corps tous les nutriments essentiels pour bien se régénérer après l’effort. C’est un véritable atout pour enchaîner les entraînements et maintenir un haut niveau de performance tout au long de la saison.
Comment as-tu géré ta stratégie d’hydratation pendant la course ?
L’hydratation sur ce type de marathon est un peu plus complexe que sur d’autres formats. Avec une allure soutenue, on est souvent en plein effort respiratoire, ce qui rend difficile le respect du quota d’hydratation recommandé. Malgré tout, à chaque fois que j’en avais l’occasion, je buvais le maximum possible, même si je ne pourrais pas donner une quantité précise.
J’alternais entre eau et boisson isotonique. Souvent, je prenais de l’eau en même temps que mes gels énergétiques, puis, le reste du temps, je privilégiais la boisson isotonique. L’objectif était vraiment d’optimiser mes apports en glucides en complément des gels, tout en maintenant une hydratation suffisante, notamment grâce aux électrolytes présents dans la boisson isotonique.
C’est un vrai équilibre à trouver, surtout sur un parcours aussi exigeant, mais cela fait partie des clés pour rester performant jusqu’à la ligne d’arrivée.
Combien de glucides vises-tu par heure et que prends-tu pour atteindre cet apport ?
Pendant la course, je vise un apport de 60 à 70 grammes de glucides par heure. Pour y parvenir, j’ai une routine assez précise : je prends un gel toutes les 30 minutes, ce qui fait environ deux gels par heure. J’associe à cela de la boisson isotonique, que je bois également toutes les 30 minutes.
Avant la course, je prends un peu de boisson d’effort pour bien préparer mon organisme, puis je commence rapidement à alterner entre gels et boisson isotonique dès le début du marathon. Au total, j’ai consommé au moins 4 ou 5 gels pendant la course.
Cette stratégie me permet de maintenir un apport énergétique constant et d’éviter les coups de fatigue, tout en optimisant mes performances sur la durée de l’épreuve.
As-tu un produit ou un parfum favori chez Ta Energy ?
Oui, mon produit préféré, c’est le Post Training Vanille. D’ailleurs, petite anecdote : c’est le tout premier produit Ta Energy que j’ai testé. C’était lors du marathon de Paris en 2023. J’avais été vraiment impressionné par la qualité ; le goût était vraiment proche de celui d’un milkshake, j’avais adoré ! Je m’en souviens encore.
Entre les courses, as-tu une routine nutritionnelle à partager avec nos lecteurs ?
Oui, j’aime beaucoup cuisiner et je suis un grand fan de pâtes ! J’adore les préparer de toutes les façons possibles : en salade, avec une sauce, en gratin… C’est un aliment qui me convient parfaitement pour le sport que je pratique, car il m’apporte l’énergie nécessaire et, en plus, c’est vraiment délicieux !
Tu as enchaîné le marathon de Biarritz et un trail de 60 km en à peine 5 jours, que tu as aussi remporté. Comment as-tu géré ta récupération et ta préparation à ce trail en si peu de temps ?
Après le marathon de Biarritz, je n’ai pris aucun jour de repos complet entre le dimanche et le vendredi. Je n’ai pas fait de séances à haute intensité ; je me suis contenté de footings tranquilles, d’une seule séance de rappel d’intensité, et de quelques sorties trail à basse intensité. L’objectif était vraiment de rester actif sans puiser dans mes réserves.
J’ai mis l’accent sur la récupération en privilégiant un sommeil de qualité, avec des nuits réparatrices. Pour moi, c’est primordial d’accorder une attention particulière au sommeil, surtout dans une période aussi courte entre deux grosses épreuves.
Côté alimentation et hydratation, j’ai veillé à bien manger et à bien m’hydrater pour optimiser la récupération. L’idée était vraiment de permettre à mon corps de récupérer sans pour autant couper complètement l’entraînement, afin de rester prêt pour le trail de 60 km.
Donc une récup active, une bonne alimentation, une hydratation optimale, et surtout, un focus sur le sommeil pour arriver frais et prêt le jour de la course suivante!
En tant que spécialiste de la santé, quels conseils donnerais-tu à un coureur qui souhaite s’attaquer à un marathon vallonné comme celui de Biarritz ?
Je conseille vraiment de se mettre en situation lors de la préparation, en incluant des sorties longues sur des parcours vallonnés. Il ne faut surtout pas préparer ce type de marathon comme un marathon classique tout plat : c'est un point essentiel.
Le jour de la course, il est important de partir prudemment et d'aborder l'épreuve avec une stratégie différente. Il faut vraiment essayer de lisser son effort tout au long du parcours. Il ne faut pas se frustrer si l'allure baisse dans les montées, car il y aura toujours une descente derrière pour récupérer. Il ne faut pas paniquer, mais au contraire, bien gérer les variations de rythme et accepter que l'allure ne soit pas régulière.
Quels sont vos prochains objectifs sportifs ?
En ce moment, je prépare un gros objectif :
Le Trail Saint-Jacques by UTMB, une manche du circuit UTMB qui se déroule au Puy-en-Velay. L'année dernière, j'avais remporté le 100 km, et cette année, je me lance sur le format 100 miles, soit 135 km et 6 134 mètres de dénivelé positif. Ce sera une première pour moi sur une telle distance, avec une nuit entière à courir, puisque le départ est prévu à 20h30. J'ai forcément une petite appréhension sur la façon dont mon corps va réagir à un effort aussi long, mais c'est aussi très excitant de sortir de sa zone de confort et de se lancer ce genre de défi.
Ensuite, mon deuxième grand objectif de la saison, c'est la CCC à Chamonix en août, une course mythique que j'ai vraiment à cœur de bien préparer.
Enfin, mon troisième gros objectif sera aux États-Unis, avec la Codiak by UTMB en octobre, qui fait partie des Majors UTMB. Ce sont vraiment les trois cours principaux sur lesquels je vais concentrer ma préparation cette année. J'espère arriver frais sur chacune d'elles et donner le meilleur de moi-même pour réaliser mes meilleures performances.