Jules Dumas est un athlète passionné de cross triathlon et de triathlon sur route, disciplines qu'il pratique depuis 2018. Depuis cinq ans, il évolue au plus haut niveau, enchaînant les compétitions nationales et internationales. En 2023, il a décroché le titre prestigieux de champion du monde Xterra, confirmant ainsi sa place parmi l'élite de la discipline.
Son parcours sportif débute par le VTT, une base solide qui lui a permis de développer des qualités techniques et physiques essentielles. Licencié au club de Montpellier, il s'oriente progressivement vers le triathlon, puis décide de combiner ses deux passions en se lançant dans le cross triathlon. Grâce à sa détermination, il gravit un à un les échelons, passant des cours régionaux aux circuits de la Coupe du monde, où il s'impose comme un compétiteur redoutable.
Récemment, Jules a frappé un grand coup en remportant la première place de l'XTerra European Tour Nouvelle-Aquitaine, avec un temps impressionnant de 2h35:26. C'est à l'occasion de cette magnifique performance que nous lui avons posé quelques questions, afin de revenir avec lui sur cette victoire marquante et sur son parcours exceptionnel !
Tout d'abord, comment as-tu abordé ta préparation pour cette course, aussi bien sur le plan physique que mental ?
La préparation a été un peu mouvementée. Après mon accident cet hiver, provoqué par une voiture qui m'est rentrée dedans et m'a provoqué une lésion au rein, j'ai été obligé à revoir entièrement mon approche de l'entraînement, à écouter davantage mon corps et à faire preuve de patience dans la reprise. Je ne savais pas vraiment où j'en étais physiquement, ce qui a généré un certain doute, mais aussi une envie de me tester à nouveau.
C'est dans cet état d'esprit que j'ai pris le départ de ce cours, avant tout pour me situer, évaluer mon niveau après plusieurs mois de rééducation, et me rassurer avant les prochaines échéances, notamment celle de mardi prochain au mondial. Cette expérience m'a permis de retrouver des repères, de mesurer le chemin parcouru depuis l'accident, et de reprendre confiance en mes capacités.
Comment se prépare-t-on pour un Xterra, comparé à un triathlon classique ?
Pour la partie natation, je m'entraîne de la même façon que pour un triathlon classique. En revanche, pour le vélo, j'essaie d'intégrer une séance de VTT supplémentaire par rapport à une préparation de triathlon traditionnel, où je me concentre davantage sur les sorties parcours. En course à pied, je privilégie les sorties trail et je cours principalement sur les chemins, en nécessitant au maximum le bitume.
Dans l'ensemble, la préparation reste assez similaire, mais j'accorde simplement une attention particulière à la partie VTT et au trail.
Comment s'articule une semaine type d'entraînement ?
Mes semaines d'entraînement varient en fonction des saisons, car les exigences et les contraintes ne sont pas les mêmes en été et en hiver. Durant la période estivale, il est indispensable d'adapter les séances à la chaleur et à la fatigue qui s'accumule.
À l'inverse, en hiver, l'organisation de la semaine est davantage structurée. Généralement, je réalise cinq séances de natation, auxquelles s'ajoutent entre cinq et six séances de course à pied et cinq et six séances de vélo. L'objectif principal est de maintenir un volume d'entraînement élevé, en veillant à effectuer au minimum cinq séances dans chaque discipline chaque semaine.
Ainsi, en hiver, cela représente entre 28 et 30 heures d'entraînement par semaine. En revanche, en été, le volume d'entraînement est légèrement réduit, environ entre 20 et 23 heures par semaine.
Par qui es-tu encadré lors de tes entraînements ?
Je suis suivi par mon coach, que j'ai rencontré dans mon club de triathlon et qui est devenu mon coach personnel. J'ai également un coach de natation qui m'aide à me perfectionner de temps en temps, surtout avant les grandes échéances.
En dehors de ta belle performance, peux-tu nous raconter comment s'est déroulée la course pour toi ?
Je suis sorti de l'eau en tête, avec environ 30 secondes d'avance sur les autres concurrents. Ensuite, j'ai cherché à creuser l'écart sur la partie vélo en maintenant un bon rythme. Dès le premier tour, j'avais déjà 4 minutes d'avance, et j'ai posé le vélo avec encore 3 minutes d'avance sur mes concurrents .
Sur la course à pied, je me sentais vraiment bien. J'ai pu garder un rythme soutenu sans trop forcer sur les 2 tours, ce qui m'a permis de finir la course avec 3 minutes d'avance !
Le parcours était particulièrement exigeant : 1 500 mètres de natation, 34 kilomètres de VTT et 10 kilomètres de trail. As-tu une stratégie mentale ou une routine pour surmonter les moments plus difficiles ?
Avant chaque cours, je me donne trois mots-clés pour me motiver dans les moments difficiles. Pour ce cross-triathlon, j'avais en tête ces trois mots : confiance, résilience et patience.
Confiance, car il fallait que je me fasse confiance et que je me sente bien tout au long de la course. Résilience, parce que c’est un mot qui résume bien mon hiver, durant lequel j’ai dû surmonter plusieurs obstacles. Et patience, pour ne pas me précipiter pendant la course et gérer correctement mon effort du début à la fin.
Ces trois mots m’ont aidé dans les moments de doute. Ils m’ont permis de rester concentré, d’éviter les blessures ou les erreurs, et de me recentrer dans ma bulle. Je me répétais ces mots dans ma tête pour garder le cap et avancer, même lorsque la fatigue se faisait sentir.
Comment as-tu intégré les produits Ta Energy pendant la course ?
Être accompagné par TA Energy a marqué une véritable évolution dans ma carrière sportive. Cela m’a permis de me concentrer sur un accompagnement nutritionnel sérieux et adapté à mes besoins de performance.
La semaine précédant la compétition, je commence par une recharge glucidique à base de maltodextrine. J’utilise également des électrolytes pour faire le plein de sels minéraux, en complément de ma cure habituelle de multivitamines et d’oméga-3. Cette routine me permet d’aborder la course dans les meilleures conditions physiques et mentales.
Le jour de la course, je prends un repas complet environ 3h30 avant le départ : du riz, un avocat, des œufs et une banane. Ce petit-déjeuner équilibré m’apporte l’énergie nécessaire sans alourdir la digestion.
À l’échauffement, je prend des gommes goût cola, très pratiques à transporter et à consommer. Puis dix minutes avant la natation, je prends un gel caféiné pour un coup de boost supplémentaire.
Sur le vélo, j’alterne entre trois à quatre gels (caramel, wildberry, raspberry), que je consomme toutes les 20 à 25 minutes, dès que le rythme me le permet, en complément de boissons isotoniques. Lors de la course à pied, généralement je privilégie un gel que je prends progressivement sur une vingtaine de minutes.
Au total, cela représente environ 100 à 110 grammes de glucides par heure, ce qui me permet de maintenir un haut niveau d’énergie du début à la fin de la compétition.
Comment as-tu géré ta stratégie d’hydratation pendant la course ?
Avec une température avoisinant les 30 degrés, j’ai vraiment mis l’accent sur l’hydratation. J’avais mes bidons fixés sur mon vélo et, tous les 7 kilomètres, je profitais d’un ravitaillement pour prendre une gourde d’eau. Je m’aspergeais et buvais de petites gorgées pour rester bien au frais et hydraté.
Pour la course à pied, j’avais également une petite flasque d’eau. Cela me permettait, là aussi, de m’asperger, de me rafraîchir et de boire un peu d’eau tout au long du parcours, afin de mieux supporter la chaleur et d’éviter tout coup de fatigue.
Comment prépare-t-on un cross triathlon quand on vise la première place ?
Préparer un cross triathlon avec l'ambition de décrocher la première place, c'est bien plus exigeant que de vouloir simplement terminer la course. Sur le circuit Xterra, il existe un classement mondial, ce qui fait que notre numéro de dossard reflète notre position au départ lors des compétitions précédentes. Quand je porte le dossard numéro 1, c'est vrai que la pression est plus forte et tous les concurrents cherchent inévitablement à me rattraper.
Dans ce contexte, il est essentiel de réussir à prendre du recul par rapport à cette pression. J'essaie un maximum de rester concentré sur ma propre course, sans me laisser déranger par les autres. La gestion de l'effort est primordiale. Il faut savoir doser son énergie, rester lucide à chaque instant et ne jamais perdre de vue ses objectifs.
Quels sont les atouts qui t'ont permis de décrocher la première place sur cette étape ?
Sachant que je faisais partie des meilleurs nageurs, je suis sorti en tête dès le début. J'ai essayé de mettre un coup au moral à mes adversaires en creusant rapidement l'écart à vélo. Quand tu es devant, tu peux mieux gérer ta course, alors que quand tu es derrière, tu dois sans cesser forcer pour rattraper les autres. Le fait d'être sorti en tête et d'avoir su gérer mes efforts pour rester devant a vraiment été un atout.
Place à la récupération. Comment l'optimiser-tu après une telle performance ?
Pour ma récupération, j'ai fait le choix de retourner chez mes parents. Cela me permet de me décharger complètement, aussi bien physiquement que mentalement, en laissant de côté toutes les tâches du quotidien. Je peux ainsi me concentrer pleinement sur ma récupération.
J'utilise également la boisson de récupération et des électrolytes . Puis, cinq jours avant ma prochaine cure, je commence une cure de maltodextrine afin d'optimiser au maximum ma récupération et de préparer mon organisme pour la prochaine échéance.
Peux-tu nous partager ton état d'esprit pour les Championnats du monde de cross triathlon ?
C'est vrai que ça met vraiment en confiance d'avoir remporté l'Xterra de ce week-end c'est toujours un plaisir ! Pour autant, j'aborde ce championnat sans attentes particulières. En effet, j'ai eu un entraînement assez compliqué cet hiver, ce qui rend ces cours assez particuliers. Mais malgré ces difficultés, je suis déterminé à donner le meilleur de moi-même.
Quels sont tes objectifs sportifs à venir ?
Pour commencer mardi prochain (24 juin), je participe au championnat du monde de cross triathlon en Espagne et c'est un objectif majeur de ma saison. Ensuite la même semaine, samedi, je serai à Vichy avec mon club de triathlon pour le Grand Prix de Vichy. Ça s'annonce comme une grosse semaine, très intense !
J'envisage peut-être dans le futur d'autres courses Xterra, mais il faudra aussi laisser place à la récupération entre temps !
Pour finir, quels conseils donnerais-tu à un athlète pour améliorer ses performances sur ce type de parcours ?
Il ne faut pas être trop pressé ni brûler les étapes. Le mieux, c'est de progresser étape par étape, c'est un sport qui demande du temps et de l'énergie. Il faut bien s'adapter à son niveau et écouter son corps.